Le
complexe de la sorcière d’Isabelle Sorente, éditions JC Lattès, décembre 2019,
299 pages, 20€.
Synopsis :
Les
histoires que je lis sont celles de femmes accusées d’avoir passé un pacte avec
le diable parce
qu’un veau est tombé malade. Les histoires que je lis sont
celles de femmes qui soignent alors qu’elles n’ont pas le droit d’exercer la
médecine, celles de femmes soupçonnées de faire tomber la grêle ou de recracher
une hostie à la sortie de la messe. Et moi, je revois le cartable que m’a
acheté ma mère pour la rentrée de sixième, un beau cartable en cuir, alors que
j’aurais voulu l’un de ces sacs en toile que les autres gosses portent sur une
seule épaule, avec une désinvolture dont il me semble déjà que je ne serai
jamais capable. Je revois mon père tenant ma mère par la taille un soir d’été,
je le revois nous dire, à mon frère et à moi, ce soir, c’est le quatorze
juillet, ça vous dirait d’aller voir le feu d’artifice ? Cette contraction du
temps qui se met à résonner, cet afflux de souvenirs que j’avais d’abord pris
pour un phénomène passager, non seulement ne s’arrête pas, mais est en train de
s’amplifier. En trois siècles, en Europe, plusieurs dizaines de milliers de femmes ont été accusées, emprisonnées ou exécutées. C’est l’empreinte psychique des chasses aux sorcières, et avec elle, celle des secrets de famille, que l’auteure explore dans ce roman envoûtant sur la transmission et nos souvenirs impensables, magiques, enfouis.
Mon avis:
=
Le rapprochement entre l’histoire des sorcières et soi.=
Isabelle
Sorente raconte dans son roman, qui peut paraître autobiographique (c’est du
moins la sensation que j’ai eue) la vision qu’elle a eue en juin 2017.
Dans
cette vision lui apparaît une sorcière, ou plutôt un visage qui va la hanter et
changer sa vie.
Elle
utilise le ‘‘je’’ pour raconter l’histoire du roman et est écrivaine de métier
et dans la vie également, ce qui renforce mon sentiment d’être dans une
autobiographie.
Elle
va décider de mener son enquête et faire des recherches sur les sorcières.
A
travers ses recherches, elle va aussi se livrer via une psychanalyse qu’elle va
entreprendre avec un psychanalyste.
Revenant
ainsi sur soi-même, son passé et ses traumas enfouis.
‘‘Assister
à des choses horribles peut-être aussi douloureuses que d’y survivre, c’est ce
que les psys appellent les traumatismes transmis. Que ressentait celle qui
voyait brûler sa voisine, que ressentait celle dont la mère avouait ?
Comment ne pas douter à jamais de soi-même, comment être sûre de ne pas s’être
vouée au diable, de ne pas porter en soi la faille terrifiante, celle qui vous
damne à votre insu ?’’
A
travers ses recherches le lecteur apprend beaucoup de choses sur les sorcières,
leurs apparitions, leurs meurs.
Le
roman est très bien documenté ce qui en fait un livre riche en informations.
Les
traumatismes subis dans pendant son adolescence et le rapprochement via ses recherches
afin de comprendre le pourquoi de ce trauma.
Un
livre très psychologique, une quête non seulement sur les sorcières et leurs
histoires, mais aussi sur le soi et son passé, son histoire à elle :
Isabelle.
Pour
un esprit cartésien comme le mien et bien je peux vous dire que j’ai glissé
dans ce roman sans problème.
Des
théories de rapprochements tout à fait crédibles qui rendent non seulement l’histoire
réelle, mais aussi très facile à lire malgré les termes utilisés embrun au
jargon de la psychanalyse.
Un
roman qui fait réfléchir sur soi, touchant et qui donne un sens au lecteur sur
son propre vécu.
Le
tout avec fluidité et réalisme.
Une
magnifique découverte livresque.
Ma
notre de lectrice :19/20 Un
avis By Maria Lebreton.
Quelques mots sur l’autrice :
Isabelle Sorente de nationalité française, née le 11/09/1972, est une écrivaine française.
Passionnée par les mathématiques, elle s’oriente d’abord vers des études scientifiques. Reçue major
Elle suit en parallèle des cours de théâtre, notamment au Lucernaire et au cours Florent, où elle écrit et monte ses premières pièces.
Le succès rencontré en 2001 par son premier roman, "L", consacré au thème de l’addiction et à l’infantilisation des femmes dans une société conformiste, va la tourner définitivement vers l’écriture.
Son roman, "180 jours" (2013), a reçu un très bel accueil critique et l’a installée comme l’une des voix les plus fascinantes du roman contemporain. "La Faille" (2015) est à la fois le portrait d'une femme, Lucie Scalbert, et la description minutieuse d'une relation d'emprise amoureuse.
En 2008, Isabelle Sorente a fondé la revue Ravages, avec Frédéric Joignot et Georges Marbeck. Elle fait aussi partie des fondateurs du magazine Blast.
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