vendredi 24 août 2018

La loi de la mer, de Davide Enia


= Un récit bouleversant. =

 


Davide dont les relations avec son père peuvent être qualifiées de mutiques, va l’inviter à venir avec lui à Lampedusa et à sa grande surprise ce dernier lui répond par l’affirmative.
Ils résideront chez Paola et Melo, des anciens amis.
Davide est écrivain et son père ancien chirurgien cardiaque à la retraite qui l'accompagne sur l'île durant quelques jours. Le père va faire découvrir à son fils sa passion pour la photographie.
Durant cette période, les deux personnages vont se rapprocher et chacun va apprendre plus de l’autre que ceux qu’ils ont appris avant durant toute leur vie.  Deux hommes bien différents, mais qui ont aussi de par les liens du sang énormément de ressemblance que ce soit dans leurs comportements ou dans leurs gestuels.

L’auteur aborde avec élégance et tendresse ce rapprochement entre deux humains devenus des étranges, mais aussi une tout autre thématique tout aussi bouleversante, il s’agit de celle de la situation des migrants échoués sur l’île Lampedusa.

Lampedusa en Italie, situé à 240 km de la Lybie est comme un croisement migratoire de la voie maritime.
L’auteur va recueilli pendant plus de trois ans les récits des amis, des médecins, des bénévoles et des plongeurs qui sont et seront toujours présents pour essayer de sauver et d'apporter un sourire et un petit réconfort aux personnes rescapées. Et aussi le sentiment des autres personnes qui apeurer se cache chez eux et ferme tout pour ne pas les laisser entrer.

Et puis il y a aussi ce fameux trois octobre 2013, un événement qui dépassa les pires cauchemars, l’horreur absolue. Une embarcation va se retourner à quelques centaines de mètres des côtes, les eaux vont se couvrirent de cadavres et Lampedusa va être envahie par les télévisions et les cercueils.
Mais très loin de la réalité des médias, l’horreur est à chaque fois totale, inhumaine, très souvent insoutenable pour les sauveteurs dont les médias n’ont pas vraiment parlé.
Voici le récit de Bartolo, le docteur qui devait vérifier la cause des naufragés décédés :
‘‘Bartolo raconta que, vu l’énorme quantité de cadavres repêche en mer, il avait fallu utiliser le hangar de l’ancien aéroport pour y accueillir les morts. Il y avait des sacs noirs partout. Ce jour-là, il pria : « Mon dieu, s’il te plaît, fait que dans ce premier sac que je vais ouvrir il n’y ait pas un enfant Je t’en supplie » Bartolo revivait la douleur de ce passé terrible Ses mains s’étaient posées d’instinct sur sa bouche, comme pour ne pas crier.’’

Un récit qui m’a énormément touché et bouleversé, voir la face cachée de l’histoire à travers des récits réels m’a brisé le cœur. Comment des passeurs peuvent envoyer dans des conditions abominables des gens dans une traversée qui leur assure une mort très probable juste pour de l’argent !

Un récit que je recommande et dont vous ne sortirez pas sans les images d’horreur que l’humain et la mer peuvent infliger à d’autres êtres humains. Mais aussi le tendre rapprochement d’un père et de son fils. 

La loi de la mer, de Davide Enia éditions Albin Michel, septembre 2018, 225 pages, 18€.


Ma note : 21/20 Coup de cœur                                       Une critique
                                                                                                By
                                                                                     Maria Lebreton.
 

 



samedi 18 août 2018

Frappe-toi le cœur, d’Amélie Nothomb


= La jalousie, le nerf de la guerre ! =




Marie est une jeune femme, belle, appréciée et idolâtrée des hommes. Elle est une déesse, tout du moins c’est ce qu’elle pense d’elle.
Olivier, lui comme les autres hommes sous son charme tombe éperdument amoureux d’elle. Contrairement aux autres, lui va risquer et tenter sa chance en l’embrassant.

Elle avait 19 ans, sa beauté et toute l’admiration des autres hommes et femmes inclus. Mais par-dessus tout ce qu’elle idolâtrait c’est ce sentiment, cette idée que toutes ces femmes soient jalouses d’elle et c’est ce qui la faisait jubiler.

Puis Marie mit au monde Diane, un magnifique bout de choux. Tout son entourage était en admiration devant ce petit bébé, sauf sa mère.
Elle n’était plus le centre d’intérêt du monde !
Pour Diane, sa mère au fur et à mesure qu’elle grandissait était juste une mère particulière qui ne savait pas donner d’amour à sa fille.
Bien que son cœur soit triste, elle admet la situation comme si c’était normal.
Mais lorsque sa mère eu un autre enfant, elle remarqua que son comportement envers celui-ci n’était pas le même. Elle le cajolait, l’embrassait tout le temps, chose dont Diane n’avait jamais bénéficié.

Diane, le cœur meurtri compris alors que sa mère la jalousait depuis toujours et ne l’aimait pas !
Et sa vie bascula…….

Toujours sous forme d’une histoire telle un comte, l’auteure met en scène des personnages qui décrivent toute la complexité de ce sentiment qui la jalousie.
Il y a l’euphorie de se sentir jalouser par les autres et de se sentir toute puissante, comme un état pathologique.
Puis il y a ce sentiment de jalousie qui ravage le cœur d’une mère jusqu’à dénigrer sa fille. Ne pas lui donner de l’amour et lui faire sentir qu’elle n’est pas aimée. Quoi de mieux pour un enfant que de se sentir seul et délaissé.
Un sujet sensible raconté par l’auteure avec une grande subtilité tant dans l’intrigue que dans son style d’écriture.

Un magnifique roman sur un sentiment complexe dont j’aurais aimé que l’auteur approfondisse un peu plus le sujet, mais ceci reste mon avis.

Malgré ce petit bémol, ce livre reste pour moi le meilleur que j’ai lu de cette auteure.

Frappe-toi le cœur, d’Amélie Nothomb, éditions Albin Michel, août 2017, 169 pages, 16.90€


Ma note : 19/20                                                                     Une critique
                                                                                                    By
                                                                                              Maria Lebreton.


 



Le syndrome de Copernic d’Henri Loevenbruck

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