= Un récit bouleversant. =
Davide
dont les relations avec son père peuvent être qualifiées de mutiques, va
l’inviter à venir avec lui à Lampedusa et à sa grande surprise ce dernier lui
répond par l’affirmative.
Ils
résideront chez Paola et Melo, des anciens amis.
Davide
est écrivain et son père ancien chirurgien cardiaque à la retraite qui
l'accompagne sur l'île durant quelques jours. Le père va faire découvrir à son
fils sa passion pour la photographie.
Durant
cette période, les deux personnages vont se rapprocher et chacun va apprendre
plus de l’autre que ceux qu’ils ont appris avant durant toute leur vie. Deux hommes bien différents, mais qui ont
aussi de par les liens du sang énormément de ressemblance que ce soit dans
leurs comportements ou dans leurs gestuels.
L’auteur
aborde avec élégance et tendresse ce rapprochement entre deux humains devenus des
étranges, mais aussi une tout autre thématique tout aussi bouleversante, il
s’agit de celle de la situation des migrants échoués sur l’île Lampedusa.
Lampedusa
en Italie, situé à 240 km de la Lybie est comme un croisement migratoire de la
voie maritime.
L’auteur
va recueilli pendant plus de trois ans les récits des amis, des médecins, des
bénévoles et des plongeurs qui sont et seront toujours présents pour essayer de
sauver et d'apporter un sourire et un petit réconfort aux personnes rescapées.
Et aussi le sentiment des autres personnes qui apeurer se cache chez eux et
ferme tout pour ne pas les laisser entrer.
Et
puis il y a aussi ce fameux trois octobre 2013, un événement qui dépassa les
pires cauchemars, l’horreur absolue. Une embarcation va se retourner à quelques
centaines de mètres des côtes, les eaux vont se couvrirent de cadavres et
Lampedusa va être envahie par les télévisions et les cercueils.
Mais
très loin de la réalité des médias, l’horreur est à chaque fois totale,
inhumaine, très souvent insoutenable pour les sauveteurs dont les médias n’ont
pas vraiment parlé.
Voici
le récit de Bartolo, le docteur qui devait vérifier la cause des naufragés
décédés :
‘‘Bartolo raconta que, vu l’énorme
quantité de cadavres repêche en mer, il avait fallu utiliser le hangar de
l’ancien aéroport pour y accueillir les morts. Il y avait des sacs noirs
partout. Ce jour-là, il pria : « Mon dieu, s’il te plaît, fait
que dans ce premier sac que je vais ouvrir il n’y ait pas un enfant Je t’en
supplie » Bartolo revivait la douleur de ce passé terrible Ses mains
s’étaient posées d’instinct sur sa bouche, comme pour ne pas crier.’’
Un
récit qui m’a énormément touché et bouleversé, voir la face cachée de
l’histoire à travers des récits réels m’a brisé le cœur. Comment des passeurs
peuvent envoyer dans des conditions abominables des gens dans une traversée qui
leur assure une mort très probable juste pour de l’argent !
Un
récit que je recommande et dont vous ne sortirez pas sans les images d’horreur
que l’humain et la mer peuvent infliger à d’autres êtres humains. Mais aussi le
tendre rapprochement d’un père et de son fils.
La
loi de la mer, de Davide Enia éditions Albin Michel, septembre 2018, 225 pages,
18€.
Ma
note : 21/20 Coup de cœur Une critique
By
Maria Lebreton.
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