samedi 21 décembre 2019

Les filles du 17 Swann Street de Yara Zgheib


Les filles du 17 Swann Street de Yara Zgheib, éditions JC Lattès, octobre 2019, 396 pages, 22€.

Synopsis :
D’abord, c’était le chocolat. Puis le fromage, les frites, et aussi la glace. Le pain, ça n’avait pas été
facile. Mais si elle pouvait maigrir encore un peu, elle aurait une chance d’être sélectionnée pour danser un solo. Oui, si elle faisait un peu plus d’efforts, si elle s’entraînait un peu plus dur… elle serait peut-être enfin à la hauteur.

Anna Roux était danseuse au ballet de l’Opéra de Paris quand elle a décidé de suivre l’homme de sa vie aux États-Unis. Seule face à ses angoisses – l’imperfection, l’échec, la solitude –, elle est emportée dans la spirale de l’anorexie mentale, et finit par ne peser que 40 kg. Contrainte de se faire soigner, elle est admise au 17 Swann Street, une maison rose où des femmes aux visages fantomatiques s’efforcent de vaincre leurs troubles alimentaires. Des femmes comme Emm, la cheffe du groupe ; Julia, toujours affamée ; ou la discrète Valérie. Ensemble, elles combattent leurs démons et affrontent six repas quotidiens. Chaque bouchée est une épreuve. Chaque calorie un déferlement de culpabilité. Et chaque pas vers la guérison réclame une force et une bravoure peu communes, qu’Anna va devoir trouver auprès de ses amies du 17 Swann Street.


= L’anorexie.=

‘‘Je ne souffre pas d’anorexie, je suis anorexique. Ce sont deux états différents. Je connais mon anorexie. Je la comprends mieux que le monde qui m’entoure. Le monde qui m’entoure est obèse, du moins la moitié. L’autre moitié maigre. Les valeurs sont superficielles, alors que les repas sont copieux et riches en sucre. Les normes, comme les portions, ont doublé. Le monde est surpeuplé et solitaire à la fois. Mon anorexie me tient compagnie, me réconforte. Je peux la contrôler, je l’ai choisie.’’

Anne Roux, jeune femme de 26 ans sait qu’elle est anorexique, elle ne le nie pas, mais elle pour elle ce n’est pas une maladie.
Elle est fraîchement mariée avec Mathias, l’homme de sa vie.
Ce dernier va décider avec elle qu’il est temps d’intégrer un institut spécialisé. Il a tout essayé pour l’aider, mais à part la voir s’enfoncer chaque jour davantage dans sa maladie, il reste impuissant.

Et c’est le cœur lourd et douloureux qu’Anna va emménager dans la chambre numéro 5 du 17 Swann Street, une maison réunissant un panel de professionnelles de santé spécialisé dans les troubles alimentaires.

Un roman profond, attendrissant, mais aussi très sérieux.
Le lecteur sera plongé au cœur d’un groupe de femmes souffrant d’anorexie, de boulimie et autre maladie mentale touchant l’alimentation.

Des femmes qui se battent au quotidien, tantôt fort, tantôt faible, mais qui vont s’entraider dans cette longue épreuve.

A la lecture, j’ai pu constater que l’autrice a bien documenté son histoire. Il est indéniable qu’elle a fait beaucoup de recherche et s’est documentée sur le sujet qu’elle expose sous forme d’histoire sans tomber dans le pathos.

Une histoire qui vous emporte dès les premières pages et dont vous aurez du mal à vous séparer tant que vous ne l’aurez pas fini.

Un gros coup de cœur pour moi, un livre à lire absolument et qui vous ouvrira les yeux sur certains aspects méconnus de cette maladie.

Une plume envoûtante, magnifique, qui fait que cette histoire ne vous laissera pas indifférent et ce bien longtemps après lecture.

Ma note de lectrice : 21/20, plume d’or de Mes aventures livresques.
                                                                                              Un avis By Maria Lebreton.


Quelques mots sur l’autrice :

Yara Zgheib née à Beyrouth de nationalité Libanaise est titulaire d'un master d'études de sécurité de l'Université de Georgetown et d'un doctorat en Affaires internationales et diplomatie du Centre d'études diplomatiques et stratégiques de Paris.

Elle a vécu à Glasgow, à Washington, à Paris, à Saint Louis, à Boston. Elle collabore avec plusieurs magazines américaines et européens dont "Huffington Post", "The Four Seasons Magazine", "A Woman’s Paris", "Holiday Magazine". Yara tient également un blog: "Aristotle at Afternoon Tea".

"Les filles du 17 Swann Street" ("The Girls at 17 Swann Street", 2019), son premier roman, a reçu un accueil exceptionnel aux États-Unis où elle vit.

dimanche 24 novembre 2019

Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine


Rhapsodie des oubliés de Sofia Aouine, éditions de la Martinière, août 2019, 193 pages, 18€.


Synopsis :

« Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de
bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans ».


Abad, treize ans, vit dans le quartier de Barbès, la Goutte d'Or, Paris XVIIIe. C'est l'âge des possibles : la sève coule, le coeur est plein de ronces, l'amour et le sexe torturent la tête. Pour arracher ses désirs au destin, Abad devra briser les règles. A la manière d'un Antoine Doinel, qui veut réaliser ses 400 coups à lui.

Rhapsodie des oubliés raconte sans concession le quotidien d'un quartier et l'odyssée de ses habitants. Derrière les clichés, le crack, les putes, la violence, le désir de vie, l'amour et l'enfance ne sont jamais loin.
Dans une langue explosive, influencée par le roman noir, la littérature naturaliste, le hip-hop et la soul music, Sofia Aouine nous livre un premier roman éblouissant.




= Les choix d’un enfant de treize ans et ces conséquences. =

Abad, treize ans est un émigré du Liban, sa famille est venue s’installer en France dans le quartier de Barbès, la Goutte d’Or.
A cet âge où les hormones se mettent en ébullition, où l’amour a beaucoup d’importance, Abad va devoir faire des choix qui parfois ne vont pas l’emmener vers le bon chemin qu’il pensait faire.

L’autrice va utiliser l’écriture du langage familier des rues pour raconter l’histoire de ce jeune homme en devenir.
Langage qui peut paraître au premier abord cru et il l’est, mais bien utiliser dans le contexte de l’histoire.
Ça m’a un peu perturbé au début, mais peu à peu je m’y suis habitué et j’ai compris son choix.

Elle va raconter la vie de ce jeune vivant dans un monde réduit à une rue qui est le miroir d’une époque, d’une vie où la pauvreté est mise en avant et où tout est bon pour gagner sa croûte.

‘‘Certains de nos grands frères jouaient les pères quand les hommes de la famille étaient au placard ou trop démissionnaires. La rue Léon est presque devenue notre mère, notre père à tous sans qu’on s’en aperçoive. Chez moi, le frigo est vide comme tout l’appart et les placards. Je préfère encore me goinfrer du chaos de cette pute de Léon que de crever de la dalle à attendre qu’Odette rentre aussi de l’hôpital. Elle m’a laissé ses clefs et des tonnes livres et de disques pour qu’on ait de quoi causer quand elle rentrera.’’

Cette histoire est aussi celle de belle rencontre d’un jeune avec des personnes issues de différente culture mais aussi de différents mondes qui vont lui apporter beaucoup et changer sa vision de la vie.
Je pense notamment de sa rencontre avec Ethel Futterman : psychanalyste, personnage atypique que j’ai beaucoup apprécié.

Une belle histoire, qui se lit sans tomber dans le mélo et ce malgré les obstacles de la vie.
Un roman que j’ai beaucoup apprécié, un premier roman réussi pour Sofia Aouine que je recommande à tous les amateurs de nouvelle découverte livresque.

Ma note de lectrice : 18/20.

Un avis By Maria Lebreton.


Quelques mots sur l’autrice :

Sofia Aouine de nationalité française est née en 1978.
De formation dramaturge, Sofia Aouine a suivi des études de lettres modernes.

Quand elle était enfant, son père, travailleur de nuit, s’estimant incapable d’élever seul sa fille, la confiait à l’Assistance publique en 1980. C’était une procédure de placement volontaire dont elle est sortie en 1998.

Sofia Aouine a travaillé en tant que reporter radio et documentariste pour France Culture, RFI et France Inter.
Rattrapée par la fiction, elle écrit aujourd’hui des romans et pièces de théâtre qui sont en cours de publication.

En 2019, elle publie son premier roman, "Rhapsodie des oubliés".


dimanche 3 novembre 2019

Après la fête de Lola Nicolle


Après la fête de Lola Nicolle, éditions Les Escales, 152 pages, août 2019,17.90 

 


Synopsis :

Dans le Paris d'aujourd'hui, Raphaëlle et Antoine s'aiment, se séparent, se retrouvent... pour mieux se séparer et s'engouffrer dans l'âge adulte. En quête de sens, ils ont du mal à trouver leurs repères.
Arpentant les rues du quartier de Château-Rouge, Lola Nicolle nous plonge dans le Paris d'aujourd'hui.
Après la fête raconte les ruptures qui font basculer dans l'âge adulte. Il y a d'abord celle – universelle – entre deux êtres, quand Raphaëlle et Antoine se séparent. Puis celle qui survient avec l'entrée dans le monde du travail, lorsque la réalité vient peu à peu éteindre les illusions et les aspirations de la jeunesse. Comment l'écart peut-il être aussi grand entre le métier que Raphaëlle a rêvé et le quotidien qu'on lui propose ? Comment se fait-il que l'origine sociale vienne alors se faire entendre avec force et puissance ? Comment faire pour que la vie, toujours, reste une fête ?

Lola Nicolle cartographie la ville, prend le pouls d'une époque, d'un âge aussi et livre un texte fort, générationnel, aux accents parfois féministes. La force de l'amitié n'est jamais loin, celle des livres non plus.
Un premier roman d'une grâce absolue. Une écriture éblouissante et sensorielle. La force d'un roman générationnel.


=L’amour, la vie et ses aléas en grandissant ?=

Dans ce premier roman, l’autrice emmène son le lecteur dans une histoire d’amour, celle d’Antoine et Raphaëlle. Une histoire dans laquelle elle décrit leur relation passant de l’âge universitaire à l’âge adulte. Une relation complexe.
Deux jeunes adultes issus d’un milieu social totalement opposé réuni par les études, mais séparé par la vie.

‘‘J’avais pris cette décision. Ce que tu appelais mes « grands virages », une certaine radicalité. Tu observais chez moi cette volonté. Ce n’était pas la première fois que je t’abandonnais. Tu le savais, te tenais prêt. Car il y avait ces moments où tout vacillait. Où je n’étais plus là, parfois déjà loin. Il me fallait bifurquer, laissant au passage ton visage disparaître. Ta voix s’éloigner, comme au fond d’une salle de cours, la phrase du professeur coincé entre le rêve et la veille.
Tu croyais au rôle que je te donnais, celui d’une fille à la culture classique, là où-nous en riions-tu incarnais l’autre bord, celui de la contre-culture, même si tu étais aussi lettré que moi. Tu y croyais, et moi aussi. Car à force de jouer le rôle qu’on nous avait assigné, nos personnages, fatalement, finirent par nous remplacer.’’

Le style de l’autrice est poétique, bien écrit, mais je dois vous avouer que parfois je me suis perdu, ne sachant plus qui parle si c’était Raphaëlle ou Antoine ce qui a rendu ma lecture légèrement laborieuse.

Dans ce roman, il ne sera pas seulement question de relation amoureuse complexe et de différence des classes sociales, non l’autrice va faire visiter Paris à son lecteur. Une ville qui pour le personnage principal représente tout et donne aussi l’impression que sans elle, elle ne pourrait pas vivre.

Ce roman qui décrit une époque à un moment donné, une génération tout entière passant de l’étudiant à la vie active m’a laissé perplexe.
En effet, j’ai eu l’impression que l’histoire reposait uniquement sur cette jeune fille, femme qui grandit intérieurement et décrit ses sentiments envers son amour pour lui, envers le devenir de sa vie, mais tout ceci en tournant en boucle tout le long du roman. Sans réelle action concrète que celle de la description.

En bref, un roman qui malgré les thématiques intéressantes abordées et une belle plume poétique ne m’a pas vraiment plu. Il manquait pour moi un peu d’action peut-être ou bien autres choses pour le rendre plus intéressant.

Ma note de lectrice : 12/20    Un avis By Maria Lebreton.


Quelques mots sur l’autrice :

Lola Nicolle née en 1992, elle est titulaire d’une licence de lettres modernes à l’Université Paris
VII (2010-2013) et d’un master d’édition à Paris XIII (2014-2015).
Éditrice aux éditions de l’Iconoclaste depuis 2016, elle rejoint le groupe Delcourt en 2019 pour développer au printemps 2020 une collection de littérature française.

Elle est l’auteure d'un premier recueil de poésie, "Nous oiseaux de passage" (Blancs volants, 2017), et a participé à l’ouvrage collectif "Les Passagers du RER" publié aux éditions Les Arènes en 2019.
Elle signe son premier roman avec "Après la fête" (2019).



Le syndrome de Copernic d’Henri Loevenbruck

Le syndrome de Copernic d’Henri Loevenbruck, éditions J’ai lu, décembre 2007, 507 pages, 8€.   Synopsis : Un matin d'été ordin...