dimanche 6 janvier 2019

L’avancée de la nuit, de Jakuta Alikavazovic


L’avancée de la nuit, de Jakuta Alikavazovic, Editions Points. Août 2018, 278 pages, 7.50€.

 

 
Synopsis :


Paul, étudiant le jour, gardien dans un hôtel la nuit, est fasciné par Amélia, l’occupante de la chambre 313. Tout chez elle est un mystère : ses allées et venues sur l’écran de surveillance comme les rumeurs qui l’entourent – un père fortuné, une mère poétesse disparue, une indépendance inouïe... Un soir, Amélia descend le retrouver à la réception. Ils s’aimeront passionnément. Puis Amélia disparaît. Paul ignore alors qu’elle s’est rendue à Sarajevo, à la recherche de sa mère, d’un pan inconnu de son histoire. Dix ans s’écouleront avant que les amants se trouvent à nouveau réunis.


Mon avis :

= Un roman hautement psychologique=

Loin des romans d’amour et érotiques, ce roman d’amour est d’une pure délicatesse. Telle une plume se frayant un chemin à travers deux êtres humains totalement différents.
‘‘Le temps passait. Ils s’aimaient. Paul voulait tout d’Amélia, son esprit, son corps, la chaleur qu’il dégageait et que l’on sentait même à quelques centimètres de distance, et si l’on se concentrait sur ce rayonnement, si on l’éprouvait avec attention, il valait pour un contact.’’

L’autrice utilise avec délicatesse les mots sans faire dans la demi-mesure. Une valse lente de la vie et des sentiments, le tout dans la pudeur,  mais sans les non-dits.

Au-delà de l’histoire d’amour entre Paul et Amélia, il va être question de la rencontre de deux personnes de catégorie sociale opposée. Paul est issu d’un milieu modeste tandis qu’Amélia est une riche héritière. Elle dont la réputation sulfureuse à l’université ne va pas impressionner Paul. Il verra en elle ce que les autres ne voient pas !

Des personnages bien travaillés par l’autrice.
Elle fera au travers de ses mots et ses descriptions, plonger le lecteur au plus profond de l’esprit, de l’être des personnages.
Description psychologique très réaliste, comme des mots que l’on ne s’est jamais autorisés à dire tout haut lorsque nous-mêmes étions jeunes et qui nous ramènent à nous même !

L’autrice abordera aussi la guerre d’ex-Yougoslavie. Description des villes en ruines qui se reconstruisent. Portant le lecteur à la réflexion et le sensibilisant à cette étape.

Intrinsèquement, la question de l’éducation, ou le faite que notre éducation, notre façon de vivre enfant impacte ce que jeune adulte puis adulte nous deviendrons, sera largement abordé dans la deuxième partie du roman.

Magnifique, très intelligent, un roman qui m’a plongé dans un univers réaliste dont j’en ressors avec des questionnements personnels.
Mon premier roman de cette autrice et certainement pas le dernier.

Ma note : 20/20. 
                                                                                           Un avis 
                                                                                               By
                                                                                      Maria Lebreton


Quelques mots sur l’autrice :


Nationalité : France
Né(e) à : Paris, le 06/10/1979

Jakuta Alikavazovic est une romancière et traductrice.
Elle est née d’un père monténégrin et d’une mère poète bosniaque qui choisissent de s’installer en France dans les années 70.
Elle suit ses études à l'École normale supérieure de Cachan, séjourne aux États-Unis, en Écosse, en Italie. Agrégée d'anglais, elle enseigne à la Sorbonne tout en poursuivant une thèse sur "les cabinets de curiosités et les chambres de la mémoire".

                                                          Ses publications :

-D'abord auteur pour la jeunesse, elle publie en 2006 "Histoires contre nature", un recueil de nouvelles, pour lequel elle reçoit le Goncourt du premier roman.

-En 2010, elle publie son second roman, "Le Londres – Louxor qui se retrouve dans la sélection du Prix du Livre Inter.

-En 2012, elle publie "La Blonde et le Bunker", qui remporte la mention spéciale du jury du prix Wepler.

-Elle est également l'auteur de trois livres pour enfants publiés à L'École des loisirs, et a traduit plusieurs ouvrages de l'anglais dont "L'enchanteur: Nabokov et le bonheur" de Lila Azam Zanganeh et "Au départ d'Atocha" et "10:04" de Ben Lerner.

-Son quatrième roman, "L'Avancée de la nuit", paru en 2017, est dans la sélection du prix littéraire du journal Le Monde, du Prix Medicis et du Prix Femina.











 




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