= Un secret qui ronge ! =
Dans
son premier roman, l’autrice va dès le premier chapitre commencer par la fin de
l’histoire. Une fin horrible !
‘‘Le
petit Thomas n’avait pas eu le temps de finir sa compote. Sa mère ne lui avait
laissé aucune chance. La vitesse à laquelle le poison s’est diffusé dans son
sang lui avait simplement permis de ne pas trop souffrir au moment de mourir.’’
La
question que le lecteur se posera tout de suite après la lecture de ce premier
chapitre est : comment une mère peut-elle en venir à un tel acte d’horreur
envers son propre enfant ?
Marie
et Laurent sont fous amoureux l’un de l’autre. Chacun a un travail qui lui plaît
et après mûre réflexion, Marie décide qu’il est temps pour eux de devenir
parents.
L’annonce
à Laurent est accueillie avec bonheur et joie. Marie abandonne donc sa pilule
pour devenir mère.
Mais
un soir, sa vie va basculer, en rentrant du travail, elle va se faire violer.
Perdue,
honteuse, elle rentre chez elle et prend la décision de ne rien dire à
personne.
C’est
à ce moment-là que va commencer pour elle une longue descente à l’enfer
psychologique !
Elle
usera de toutes ses idées et inventions pour cacher ce viol, mais le fait est
là. Cette abomination va la détruire petit à petit. Elle va se retrouver
psychologiquement isolée, cloîtrée dans un monde dont personne ne doit
apprendre l’existence.
C’est
avec un langage parfois cru, cruel et horriblement réaliste, que l’autrice va
utiliser pour décrire les émotions, les sensations de Marie.
L’impact
que ce viol et surtout de son silence aura tant dans sa vie de couple que dans
celle de sa vie de mère.
Sans
tomber dans le pathos, toujours à la limite de la mort, le lecteur pénètre dans
la psyché d’une femme qui souffre. Une souffrance, telle que l’émotion suscitée
et transférer au lecteur le poussera encore et encore à comprendre et se poser
de nouveau la question : comment une mère peut-elle en venir à un tel acte
d’horreur envers son propre enfant ?
Mais
vous, oui vous lectrices, qu’auriez-vous fait à sa place ????
Un
premier roman dur, qui laisse le lecteur dans ses interrogations.
Un
roman que j’ai beaucoup apprécié de par sa sincérité et complexité
psychologique.
Le
malheur du bas, d’Inès Bayard.
Éditions Albin Michel, août 2018, 269 pages, 18.50€
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